Une infirmière française à Montréal – Témoignage de Mme Kadia FALL  

Quel est votre parcours ?

Infirmière depuis 12 ans, j’ai eu la chance d’acquérir une riche expérience professionnelle et sillonner différents services d’urgences publics comme privés de l’hexagone. Désormais installée de l’autre côté de l’océan Atlantique, à Montréal, je découvre l’exercice infirmier en terres québécoises.

Les urgences : France versus Montréal, qu’en pensez-vous ?

De mon point de vue, il y a des points positifs et négatifs des deux côtés. Le système québécois et français se ressemble sur certains points et diverge sur d’autres.

Le SAMU n’existe pas ici mais il existe une ligne info-santé où des infirmières guident les patients par téléphone et les orientent vers les ressources adaptées à leurs problèmes de santé. 

Les formations à l’urgence, ça se passe comment ?

L’orientation à l’urgence est un gros « plus » côté québécois. Elle comporte une formation théorique et un préceptorat d’au moins 15 jours. Un plan de formation de 18 à 24 mois incluant notamment l’ACLS (Advanced Cardio Life Support) et le CTAS (Canadian Triage and Acuity Scale). L’ACLS ou Soins Avancés en Réanimation Cardiovasculaire est une formation internationale d’une durée de 2 jours, qui permet d’optimiser les prises en soins des patients en situation d’urgence vitale. Le CTAS est une certification canadienne permettant de mieux outiller le personnel infirmier réalisant du triage.  Cette formation dure une journée. L’accès aux formations ici est très facile comparativement à la France.

Les infirmiers travaillent-ils sur protocoles aux urgences comme en France ?

Le point est accordé à la France concernant la prise en soin infirmière à l’urgence. Pour ce qui concerne l’hôpital où je suis, nous avons très peu de marge de manœuvre pour initier la prise en soin sans visite auscultation médicale. En France, les protocoles me permettaient d’initier prescription de bilan sanguin et urinaire, antalgie allant jusqu’à la morphine. Dans l’hôpital où je suis, nous devons avoir l’accord médical pour administrer un acétaminophéne (équivalent du paracétamol).

L’exercice est-il identique dans toutes les provinces du Canada ?

Attention l’exercice en région est différent de celui à Montréal. Il existe des possibilités d’exercer avec une formation en rôle élargie qui nous délègue certains actes médicaux.

Etes-vous satisfaite de votre exercice à Montréal ?

Si je dois faire une synthèse, je suis un peu frustrée de mon exercice à l’urgence ici mais les possibilités d’évolution sont nombreuses et plus rapides. Le salaire au Québec est plus motivant que celui en France et la qualité de vie est supérieure en dehors du travail.

De nouvelles découvertes professionnelles sont-elles à prévoir ?

Pour ma part, mon côté baroudeur me pousse à explorer de nouveaux horizons. Je vais donc effectuer des missions en tant que Travel Nurse (équivalent d’infirmière intérimaire) dès cet été au Nouveau-Brunswick. Je vais découvrir l’exercice infirmier aux urgences dans une autre province.

Mme Kadia FALL

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