Tension hospitalière : qu’observe-t-on en 2022 ?

Rappel sur la méthode

Six indicateurs de tension hospitalière ont été définis pour aider les établissements à analyser les situations critiques et à mettre en œuvre des mesures d’adaptation pour favoriser la continuité des soins : ouverture d’un service, ajout de lits dans les unités, rappel de personnel… Ces indicateurs (issus des travaux de la FEDORU) sont donc des outils d’aide à la décision mais qui doivent être appréhendés dans leur globalité, l’élévation d’un seul n’est le plus souvent pas suffisante pour caractériser une tension. Ces données sont à rapprocher pour une analyse complète de la tension à d’autres facteurs locaux comme des problématiques RH associées.

Toutes les valeurs des indicateurs sont ensuite comparées à un seuil calculé à partir des données historiques de chaque établissement (entre une et trois années d’historique suivant la qualité des données remontées). L’indicateur sur le nombre de lits disponibles en médecine, chirurgie et UHCD est, lui, comparé au dernier BJML disponible (Besoin Minimal Journalier en Lit).

Chaque indicateur se voit attribuer un niveau de criticité entre 0 et 4

Remarque

Pour HET 1 les seuils sont inversés

Situation de grande tension (4) si valeur ≤ moyenne – 4 écart-types (très peu de lits disponibles)

Une journée est définie en tension globale si au moins trois indicateurs sur six dépassent le seuil de criticité 3.

Analyse en 2022

Sur l’année 2022, 12% des journées sont en tension globale, soit 45 jours (un mois et demi de l’année en tension) ce qui représente 4 jours par mois.

On note une progression croissante du nombre de jours en tension globale selon la volumétrie de l’établissement. Si les plus petits établissements passent un peu moins d’un mois en tension (27 jours), les établissements entre 30 000 et 75 000 passages passent eux deux mois en tension (59 jours). Cela monte même jusqu’à presque 3 mois de tension soit un quart de l’année (88 jours) pour les établissements de 75 000 passages et plus.

Une saisonnalité s’observe selon la période et le jour de l’année :

  • sur la période estivale (juillet-août), on passe à 5 jours de tension globale par mois en raison de l’attrait touristique de la région puisque cette hausse est surtout visible sur le bassin du Littoral (7 jours de tension par mois), augmentation également engendrée par le nombre augmenté de lits fermés sur la période de vacances scolaires
  • sur le mois de décembre, on dépasse les 7 jours de tension en lien avec les vacances scolaires également ainsi que toutes les épidémies hivernales (grippe, COVID, bronchiolite, …), atteignant même les 15 jours par mois soit la moitié du mois de décembre pour les établissements de 75 000 passages et plus (établissements disposant d’un service pédiatrique : les 3 CHU et le CH de Perpignan)
  • le lundi est également plus concerné par les situations de tension. En effet, 20% des lundis sont en tension contre 12 % en moyenne pour les autres jours de semaine. Ce taux tombe même à 9% pour les journées de week-end.

Retrouvez l’analyse complète ainsi que l’analyse de chaque indicateur HET

dans le Panorama 2022 chapitre « Pilotage premiers recours »

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